Rêve et Psychophanie

Pour entrer en contact avec notre inconscient, la voie royale est le rêve dit-on aussi bien en  psychanalyse que dans les enseignements traditionnels ancestraux.
Au cours d’un rêve, l’inconscient se manifeste à la conscience et nous en gardons un souvenir plus ou moins précis à notre réveil sous la forme d’images, de sensations, de climats, parfois de messages…

Avec la psychophanie nous faisons le chemin inverse, nous allons vers l’inconscient dans un état de veille.

 

Voici le rêve que Jeanne-Marie a fait la nuit qui a suivi sa 9ème séance de psychophanie.



J’étais à la maison, une personne  frappe à la porte (pas très sympathique et assez costaude) et me demande de lui faire les cartes, elle me dit me connaitre, moi je ne là reconnaissais  pas.  je regarde par la fenêtre le portail était ouvert  Lychee ( la chienne de Jeanne-Marie)  s’était échappée (encore une fois),  je suis allée là chercher, ensuite je rentre à la maison, cette personne était descendue au rez-de-chaussée et elle était enfermée dans une pièce,  au centre il y avait un caisson un peu rond tout fermé il y avait une vitre sur le dessus, avec un enfant dedans  il  était  en train d’étouffer,  il était gros tout habillé il avait un bonnet sur la tête, des habits  qui datent des années  1900,  il occupait toute la place,  la femme  avait une seringue  qui était reliée  au caisson, elle injectait quelque chose ou l’inverse (retirait du liquide ) . J’étais en colère, Elle m’a dit quelque chose mais je ne m’en souviens pas.

Je me suis précipitée  pour délivrer cette enfant,  première chose je l’ai pris dans mes bras avec beaucoup d’amour et de force  je l’ai mis au sein, j’avais beaucoup de plaisir et il n’a pas pleuré, je le serrais  très fort contre moi.  J’avais beaucoup de lait il tétait  goulument.

 Fin du rêve


La 2ème partie ( en gras) du texte de la séance est plus directement en lien avec ce rêve puissant.


Séance de Jeanne-Marie

 

Que puis-je  faire en ce moment pour aider mon fils Rémi ?

 

Le trouble que son trouble évoque en moi est plein de tristesse refoulée depuis bien longtemps. Car tu vois ce n'est pas facile de trouver la fluidité en moi, d'exprimer simplement, avec tout mon cœur le désarroi que je ressens. C’est comme si je n'avais jamais vraiment eu l'autorisation dans mon enfance d'exprimer librement ma  tristesse de fillette quand elle était en moi. C'est comme si je me sentais handicapée à dire ce qui me touche alors.

 Ici même avec mon fils je suis dans cet espace très in sécure où je sens la difficulté à transmettre mon ressenti.

 J'aurai surement besoin de lui dire que je suis là présente pour lui et en même temps j'ai peur qu'il s'éloigne de moi si je lui ouvre mon cœur. C’est un mélange curieux et bien emmêlé en moi.

 A la fois ça grouille et en même temps cela reste comme une pelote agglutinée.

J'aurai envie d'ouvrir mon crane pour en faire sortir la peur, L'insécurité, la détresse et la solitude extrême face à l'épreuve.

 

Voilà nous y sommes. Je me revois enfant terrorisée par cet amoncellement d'émotions que je n'arrive pas à gérer, je me sens dans une solitude de mort.

 Et voilà que Rémi me semble traverser des espaces similaires ; alors tout en moi se dresse car je ne veux pas qu'il souffre ce que moi j'ai souffert et voilà que pourtant je glisse encore et encore dans nos échanges; Je commence à comprendre qu'effectivement le terrain était fort glissant tout empreint de ma souffrance de petite fille.

 Cela est bon d'offrir à mon enfant intérieur une pose là au soleil, en toute quiétude. Je crois bien qu'en aidant ainsi mon enfant intérieur j'aide réellement mon enfant de chair et de sang.

Quel soulagement pour mon cœur de maman.

Je souhaite partager ce que je vis maintenant avec mon fils, j'ai envie de trouver une forme pleine d'humour et de joie pour lui expliquer que je ne suis pas toujours celle qu'il croit, et que je cherche vraiment la façon la plus adéquate d'être en relation avec lui, sans jamais brimer sa liberté.

 C'est une telle évidence retrouvée que si je m'occupe ainsi de mon enfant, je sens vraiment un flux d'amour vers toi, mon fils bien aimé.

La tentation est toujours grande de chercher une solution à l'extérieur de moi et là encore je ressens dans mon intérieur la force de mon action juste.

Merci de me permettre si clairement, si fortement d'en prendre conscience.

ça me laisse impressionnée de sentir cette puissance de la force intérieure, ma réalité extérieure est bel et bien modelée par cette force en moi.

Ainsi soit-il, je l'accepte au mieux.

 

Je souhaite visiter mon cœur et écouter ses blessures  afin de retrouver cette énergie d'amour ?

 

Ce qui me fait peur en formulant ainsi cette demande, c'est de retrouver des souffrances englouties en moi, j'ai une peur viscérale de me faire happer, je me suis sentie tellement piégée dans mon enfance, que le seul fait de se souvenir qu'une telle souffrance est possible sur cette terre, cela me donne comme la nausée, oui une souffrance qui cherche à être vomi de mes tripes.

C'est comme des vers, des couleuvres que je cherche à extraire de moi.

 Pourtant, je le vois bien, je le sens bien, cela me libère ; je suis quand même interloquée par la vermine qui vient de retrouver un peu de liberté.

 Je suis même en interrogation?

 Comment se peut-il donc que je portais cela en moi?

 Que se passe-t-il donc là tout de suite?

 En fait, je trouve difficile d'accueillir ces bébêtes là avec mon cœur. Je vois bien que j'ai plutôt envie de leur faire la peau. Et moi qui cherche l'amour je trouve plutôt une envie de me débarrasser manu militari de cette engeance-là.

Comment trouver un regard aimant pour cette noirceur?

Je vois bien que le rdv se situe là, mais je ne suis pas bien sûre d'être prête à ce regard de compassion. C'est comme si j'avais peur de m'être infidèle en transformant cette souffrance de mon passé.

C'est comme un devoir de souvenirs que je maintiens en moi.

C'était jusqu'à présent ma façon d'honorer mon enfant intérieure. Il y a eu tellement de souffrance dans son passé que  j'ai comme peur de l'abandonner si je transforme ainsi sa souffrance en amour. Comment lui dire que je ne vais jamais l'abandonner?

Je suis là  pour elle et ma main dans la sienne je lui donnerai toute ma chaleur, tout mon amour et cela n'est pas rien. Je crois bien qu'il me faut accepter que nos retrouvailles prennent un peu de temps.

Je suis enceinte de moi-même et cela demande de la patience et pourtant je peux te  parler déjà, jours après jours.

Mon enfant, ma sœur, j'ai besoin de te retrouver.